Le tanka japonais. Comparaison avec le pantoun malais(12 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
Les poèmes courts du Japon et de l’Archipel malayophone, haïku, tanka et pantoun, sont de véritables bijoux, des trésors de l’humanité (on devrait les inscrire au Patrimoine mondial de l’Unesco ! Peut-être le sont-ils ?).
Le haïku est à part. C’est le plus original des trois. Il n’y a aucun équivalent nulle part au monde. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’il a été adopté par les poètes d’un peu partout. Au moment où je reprends cette note on apprend que l’on a attribué le Prix Nobel de la Littérature à un poète suédois inconnu (inconnu du moins pour le commun des mortels), Tomas Tranströmer, et l’on découvre que l’une de ses œuvres majeures est un recueil de haïkus, la grande Enigme. Encore que… En recherchant ses textes et leurs traductions françaises, allemandes ou anglaises sur le net je constate que Tranströmer a respecté la métrique 5-7-5 mais pas forcément l’esprit. Des trois qualités essentielles du haïku selon Bashô signalées par Sieffert, patine, légèreté et cocasse, la patine y est, la légèreté quelquefois, le cocasse rarement. Les sources de l’inspiration sont souvent le rêve (qui peut être cauchemar) ou un fantastique un peu inquiétant. Et la présence de la mort donne aux haïkus de Tomas Tranströmer, me semble-t-il, une gravité bien éloignée de « la Voie de l’air et de l’eau qui coule » qui est la marque de l’école de Bashô. Mais qu’importe…
Si le haïku est à part, tanka et pantoun semblent, au contraire, avoir quelques points en commun, la brièveté et la césure médiane par exemple, même si le pantoun semble privilégier l’amour et le tanka la nature.
Mais commençons par le commencement.
D’abord le pantoun est poésie orale, est poésie populaire. Ce qui n’est pas le cas du tanka. Le tanka a une longue histoire. La première grande anthologie de poésie japonaise, le Manyô-shû, date du VIIIème siècle. Or sur les 4500 poèmes collectés dans ce recueil, 4000, nous dit-on, avaient la forme du tanka, c. à d. trois vers de 5, 7 et 5 syllabes et deux de 7 syllabes, au total 31 syllabes ou phonèmes. Et c’est encore le cas de toutes les anthologies qui ont suivi, le Kokin-shû au Xème siècle, les autres anthologies publiques et privées de l’ère Heian (qui va de 794 à 1185), les poèmes d’une poétesse fameuse, Izumi Shikibu, ceux du moine Sangyô au XIIème siècle, partout c’est le tanka qui s’avère être la forme dominante de la poésie japonaise au cours de cet âge d’or de la littérature et de la culture au Japon.
Mais si le tanka a une forte tradition littéraire il partage pourtant avec le haïku une certaine spontanéité dans l’expression qui est typiquement japonaise et qui le rapproche à nouveau du pantoun. Cela vient peut-être de la façon dont on poétisait à la Cour de Heian. Poèmes rapidement jetés sur papier. Poèmes improvisés au cours de joyeuses réunions de poètes. Poèmes de cour et de badinage.
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.