Une étrange rencontre (Le Carré - Storm)(9 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
En ce temps-là, le fils Bush régnait sur l’Amérique. Et sur le monde. Et à Londres il y avait son caniche Blair. Alors quand j’ai lu quelque part que John Le Carré, dans son dernier roman, Absolute Friends (paru en 2004), n’arrêtait pas de lancer ses imprécations contre Bush et Blair, je me suis dit : voilà une occasion de le découvrir. Je n’avais jamais rien lu de lui. Je ne suis pas un fanatique des romans d’espionnage. Alors je l’ai acheté son roman. Et je n’ai pas été déçu. Pour ce qui est de Bush et Blair. Visiblement Le Carré n’aime ni « l’hyperpuissance qui traite le reste du monde comme sa propriété » ni son premier ministre dont le seul rôle est « de lui donner une touche de respectabilité ». Et qui oblige son héros, Ted Murphy, de travailler pour un Américain envoyé par la CIA et que son chef lui présente comme un ancien des Services Secrets, employé maintenant par un « politically motivated group of corporate empire builders - oil chaps - with strong attachment to the arms industry - very close to God ».
Et puis soudain c’est la surprise : Ted Murphy qui a eu à Oxford un professeur d’allemand qu’il vénérait, cite le fameux poème de Goethe, le poème de la sérénité, Über allen Gipfeln ist Ruh (qu’il traduit par : « Over all the mountains is peace... but wait, soon you too will be at rest »).
Voici le texte complet:
Über allen Gipfeln
Ist Ruh,
In allen Wipfeln
Spürest du
Kaum einen Hauch;
Die Vögelein schweigen im Walde.
Warte nur, balde
Ruhest du auch.
(Tout est tranquille
Au-dessus des monts,
Tu ne décèles
Pas le moindre souffle
Dans les cimes des arbres ;
Les oiseaux des forêts se taisent aussi.
Bientôt, toi aussi, tu verras,
Tu trouveras ton repos.)
Et puis quand Ted Murphy arrive à Husum, il se souvient qu’il s’agit de la ville natale de Theodor Storm et se remémore le titre d’une de ses nouvelles : the Rider on the white Horse. Or cette nouvelle, dont le titre allemand est der Schimmelreiter, je m’en souviens parfaitement. Je l’avais lue dans ma jeunesse. Une légende du Schleswig-Holstein, un pays toujours sous la menace de la mer du Nord et protégé par des digues. Des digues qui rompent quelquefois, entraînant mort et désolation. Le Cavalier au cheval blanc apparaît lorsqu’il y a danger. C’est le comte Hauke, noyé avec femme et enfant, lors du terrible raz de marée de 1753.
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.