L'Homme et l'abstraction : Débuts de l'écriture et caractères chinois(29 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
Les débuts de l’écriture
L’animal social qu’est l’Homme a toujours ressenti le besoin de communiquer avec ses semblables. Au début cela s’est fait par gestes, mimiques, cris. Et puis l’Homme a inventé le langage. Seul animal à réaliser cet exploit. Les premiers mots ont probablement été forgés sur la base d’onomatopées et de reproductions de bruits naturels : il y a toute une série de théories à ce sujet, beaucoup d’entre elles plutôt fumeuses (j’ai dans ma bibliothèque l’étude d’un certain Leopold Kürcz: Der naturlautliche Ursprung von Sprache und Schrift aus sumerischen, aegyptischen und chinesischen Schriftbildern von Leopold Kürcz, bearbeitet von Richard Hadl, édit. Verlag der Offizin Richard Hadl, Leipzig, 1930. Le problème avec ce genre de théories c’est qu’à force de vouloir trop prouver on arrive à certaines absurdités : Kürcz trouve une origine de bruits naturels même dans la désignation des parties sexuelles de l’homme et de la femme !). Ceci étant il me paraît évident qu’une partie du vocabulaire humain, surtout à l’origine, avait une relation avec les sons produits par les objets nommés (je pense p. ex. au sifflement du serpent ou au bruit d’écoulement de l’eau). Et que d’autres mots imitaient des actes humains : on a souvent noté que les mots liés à l’allaitement maternel commençaient par des labiales : m pour mère dans presque toutes les langues : indo-européennes, chinoise, égyptienne, sumérienne, etc. Et que l’usage de ces labiales était même étendu au père ainsi qu’au bétail qui fournissait le lait quand la mère ne le pouvait plus. Il est d’ailleurs probable que l’origine « naturelle » d’une petite part de notre vocabulaire explique que l’on trouve quelquefois des racines de mots semblables dans des familles de langues qui n’ont à priori aucun rapport entre elles. Ce qui n’empêche certains linguistes sérieux à penser qu’il existait à l’origine une langue humaine commune, une sorte de matrice : c’est le cas du linguiste américain Merrit Ruhlen voir: Merrit Ruhlen: On the origin of Languages - Studies in Linguistic Taxinomy, édit. Stanford University Press, 1994, étude parue en France avec une introduction d’André Langaney, Directeur du Laboratoire d’anthropologie biologique du Musée de l’Homme : Merrit Ruhlen: L’origine des langues - Sur la trace de la langue mère, édit. Belin, Paris, 1997. Bien sûr la plupart de ses collègues s’opposent aux théories de Ruhlen ou du moins pensent que l’existence d’une langue mère est impossible à démontrer. Ruhlen, combatif, considère leur refus comme « le canular scientifique du siècle ».
Et puis l’Homme invente la transcription écrite de son langage. Pas de géant dans son évolution. Et dans sa capacité de communiquer.
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.