Fascination Japon(16 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
L'Ile Nue. C'est en découvrant l'Ile Nue que j'ai été frappé pour la première fois par cette grâce japonaise, ce culte du regard. C'est au moment où la guerre d'Algérie finissait que nous avons été voir ce film, Annie et moi, et que nous en avons été émus jusqu'aux larmes. Un film lent, simple, blanc et noir, évident, dont les dialogues sont absents, dont les images vous submergent. Une femme monte un seau d'eau jusqu'au sommet de l'île, ployée sous la charge. Elle le renverse. L'homme la gifle. Un enfant, malade, geint sur une natte et se meurt. Les parents paniqués le transportent à travers une foule en liesse. Les pétards claquent et la fête continue.
J'ai toujours aimé me laisser aller aux images, tel un enfant jouissant de leur rythme lent, de leur durée. J'aime quand le cinéma se souvient qu'il est d'abord art visuel. Il y avait Renoir, Visconti. Aujourd'hui il y a les Anglais. Quelquefois on tombe tout à fait par hasard sur un tel film. Un jour, en voyage, j'ai vu un film mexicain : Red (Le Filet) avec Rossana Podesta. Une femme, deux hommes qui s'observent et s'épient. Aucun dialogue ou presque. Avec de tels films on jouit d'être voyeur.
Des films japonais j'en ai vus beaucoup, après L'Ile Nue. Des histoires de fantômes, de renardes (les sorcières chinoises et japonaises), de terribles et anciennes batailles navales dont les héros remontent de la mer, et tous les films du grand Kurosawa. C'était une esthétique nouvelle. J'en tirais une impression de violence. Pourtant on est loin de la violence occidentale, de celle des films américains, des Easy Rider, des films de Mafia, des western-spaghettis et de toutes ces tueries gratuites. Dans les films japonais, on suggère. La cruauté est mentale. On imagine la souffrance qu'aura à supporter, tout à l'heure, le samouraï indigne qui devra utiliser son pauvre sabre en bois pour exécuter son seppuku.
Et puis j'ai découvert les Ukiyo-e.
Promenades littéraires, côté Occident
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Chroniques d'une vie
Chroniques de l'Homme
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.