Les Poèmes de la Libellule de Judith Gautier(8 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
Chaque fois que l’on lit une histoire du tanka francophone on tombe immanquablement sur le nom de Judith Gautier. Parce que, quand elle a publié en 1885 sa traduction libre de 88 tankas tirés du Kokin-shû, elle l’a préfacée avec un tanka de sa plume que l’on considère dès lors comme le premier tanka francophone et même européen.
Qui était Judith Gautier ? Une femme tout à fait hors du commun. Fille de Théophile Gautier et d’une cantatrice italienne, épouse malheureuse de Catulle Mendès, admiratrice, et peut-être maîtresse, de Richard Wagner, maîtresse de Victor Hugo, mais surtout grande érudite et auteure, aujourd’hui injustement méconnue, de nombreux romans et nouvelles exotiques. Ayant appris la langue et l'écriture chinoises auprès d’un réfugié politique de Chine recueilli par son père, elle publie dès 1867, à l’âge de 22 ans, des traductions d’anciens poèmes chinois sous le titre Le Livre de jade, publication qui lui vaut tout de suite l’admiration des lettrés de son temps et l’estime de Victor Hugo. Il faut dire qu’elle profite de l’entourage de son père qui est particulièrement brillant : Baudelaire, Gustave Flaubert, Théodore de Banville, les Goncourt, Gustave Doré, entre autres. Et le père est fier de sa fille : le plus parfait de mes poèmes, aurait-il dit. Il est vrai que si on en croit l’étude de l’Universitaire Denise Brahmini que l’on peut trouver sur le net (Judith Gautier, ses pères, sa mère, son œuvre), celui-ci aurait eu quelques tendances à l’inceste et Judith se serait éloignée de lui et aurait cherché chez Wagner et Hugo des pères de substitution ! Car, en plus, c’était une vraie beauté : profil grec, yeux noirs, longs cheveux sur un visage blanc et formes sculpturales ! Plus tard elle sera également l’amie de Pierre Louÿs et écrira une pièce de théâtre avec Pierre Loti pour Sarah Bernhardt, nous apprend Wikipédia. Et sa très intéressante autobiographie, Le Collier des jours, paraît en 1904.
L’anthologie Les Poèmes de la Libellule a vu le jour grâce à son amitié avec deux Japonais vivant alors à Paris. D’abord le peintre Hosui Yamamoto, qu’elle avait rencontré à l’Exposition de 1878 et qui allait illustrer l’ouvrage publié hors commerce chez l’auteur au format in-folio (gravé et imprimé par Gilot à Paris) : on y trouve plusieurs très belles estampes pleine page et toutes les pages sont enluminées de libellules, de bambous, de rossignols, de chauves-souris, de corbeaux, de chutes d’eau, etc. L’autre ami était un haut fonctionnaire, Kinmochi Saionzi, Conseiller d’Etat de l’Emprereur, et qui était venu en France « pour étudier les principes de la démocratie occidentale », dit Jannick Belleau, dans son article L’enfance du tanka en France et au Québec paru dans la Revue du Tanka francophone de juin 2012. C’est lui qui a réalisé la traduction littérale en français des poèmes japonais sur laquelle Judith Gautier a basé ses adaptations.
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.