Segalen et la Chine(20 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
Annie Joly-Segalen dit quelque part, je crois que c’est dans son introduction aux Lettres de Chine, que tous les élèves-officiers de marine souhaitaient être affectés en Extrême-Orient (l’influence de Loti, je suppose). Et si Segalen n’a pu partir tout de suite là-bas c’est qu’il avait trop fait la bringue lors de sa dernière année à Toulon et qu’il était mal classé. Voir : Victor Segalen : Lettres de Chine, présentées par Jean-Louis Bédouin, édit. Plon, Paris, 1967. Il s’agit des lettres écrites à sa femme d’avril 1909 à février 1910 avant l’installation de sa famille à Pékin. Entre août 1909 et janvier 1910 il avait entrepris une grande randonnée en Chine centrale en compagnie de son ami Gilbert de Voisins (Augusto). Ces lettres sont d’autant plus intéressantes qu’elles précèdent de peu la rédaction des Stèles.
Mais dès qu’il l’a pu il s’est préparé pour la Chine. Si la Polynésie a nourri sa sensualité, la Chine allait nourrir son intelligence. En Chine il va être médecin, voyageur, archéologue, organisateur et chef d’expéditions, sinologue, écrivain et poète. Et finalement le plus gros de son oeuvre va être marquée par la Chine. Et d’abord ces deux OLNI, oeuvres littéraires non identifiées, ou du moins difficiles à identifier, ou à classer, que sont Stèles et René Leys.
Les Stèles
Je dispose dans ma Bibliothèque de plusieurs éditions des Stèles, mais la plus intéressante est celle de cet éditeur courageux dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises (en particulier à propos de sa réédition des Garçons rêveurs de Kokoschka dans ma note intitulée Vienne, capitale de la Cacanie dans Voyage autour de ma Bibliothèque) : Chatelain-Julien. Voir : Victor Segalen : Stèles, Fac-simile de l’édition coréenne composée sous la direction de Victor Segalen à Péking pour Georges Crès et Cie en 1915. Edition réalisée par Chatelain-Julien, Paris, et imprimée à Pékin, en 1994. Segalen avait édité une première édition des Stèles sur une feuille en accordéon - ce qu’il a appelé édition coréenne - en 1912. Celle qui a été reprise par Chatelain-Julien est celle, plus complète, éditée par Segalen pour Georges Crès en 1915. Segalen avait également édité suivant le même principe Connaissance de l’Est de Paul Claudel et, bizarrement, un conte des Mille et une Nuits, Aladdin et la lampe merveilleuse. Chatelain-Julien a repris en fac-simile l’édition coréenne de Connaissance de l’Est (voir Paul Claudel : Connaissance de l’Est, édit. Chatelain-Julien, 1994) ainsi qu’une reproduction des Odes de Segalen éditées en 1926 pour Les Arts et le Livre (voir Victor Segalen : Odes, édit. Chatelain-Julien, 1994). Il faut admirer d’autant plus cet éditeur (Chatelain-Julien), disparu peu après, que l’édition est bien luxueuse : pour Stèles : une longue feuille de papier coréen qui se déploie en accordéon, sous deux couvertures en bois précieux, contenues dans une toile cartonnée retenue par deux fermoirs en os.
Mais l’édition de 1955 du Club du meilleur Livre est intéressante également car elle présente pour la première fois la traduction des épitaphes en caractères chinois placés en tête de chaque Stèle. Voir : Victor Segalen : Stèles, Peinture, Equipée, édition revue et corrigée, avec de nombreux inédits, Briques et Tuiles, Feuilles de Route, Correspondance, etc., textes réunis et établis par Annie Joly-Segalen, préface de Pierre Jean Jouve, édit. Le Club du Meilleur Livre, Paris, 1955.
Tous les commentateurs des Stèles commencent par mettre en garde contre la confusion que l’on ferait si on les prenait pour des pastiches.
Promenades littéraires, côté Occident
Promenades littéraires, côté Orient
Chroniques d'une vie
Chroniques de l'Homme
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.