Le théâtre Nô(5 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
La première fois que j’ai entendu parler de Nô c’était en taupe à Strasbourg. Le Mar, notre prof de Maths, nous avait prévenus : « Les petites filles, c’est pas pour vous. Vous pourrez y penser quand vous aurez le bicorne » (Le Mar ne jurait que par l’X). Seul le beau Sacha osait braver la règle. Et puis un jour il nous raconte que son père l’avait surpris lorsqu’il se trouvait dans sa chambre avec une fille mais avait assez bien réagi. « Et ta mère ? » lui avons-nous demandé. « Oh, ma mère est en ce moment entièrement plongée dans l’étude du Nô. Alors, vous savez..! » Personne n’ayant osé demander ce que c’était que ce Nô si passionnant ce mot est resté longtemps pour moi quelque chose de mystérieux, de secret, de hautement intellectuel (il y a quelques années un banquier strasbourgeois m’a donné des nouvelles de la mère de Sacha : presque nonagénaire, toujours aussi intellectuelle, serbe d’origine, elle était désespérée de l’image déplorable qui collait à la Serbie depuis les événements de l’ère Milosevitch!).
En tout cas ce n’est pas au Japon que j’ai pu élucider le mystère. Aucun Japonais n’a l’idée saugrenue d’emmener un barbare occidental dans un théâtre Nô, la quintessence même de la culture et de l’intellectualisme japonais. Alors j’ai plongé dans les explications de deux Occidentaux, l’Américain Fenollosa et le Français Noël Peri, qui ont découvert le Nô après l’ouverture de l’ère Meiji et qui ont été tous les deux littéralement fascinés par ce théâtre si singulier (voir : Noh or Accomplishment by Ernest Fenollosa and Ezra Pound, édit. Alfred A. Knopf, New-York, 1917 et : Noël Peri : Le Nô, préface de Naojiro Sugiyama de l’Académie Impériale, édit. Maison franco-japonaise, Tokyo, 1944).
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.