B. Traven, éternel anarchiste. Son secret, sa vie, son oeuvre(39 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
Je crains que beaucoup de lecteurs francophones prennent encore aujourd’hui Traven pour un simple auteur de romans d’aventures bien ficelés et se souviennent du Trésor de la Sierra Madre plus à cause du film que du roman dont le film est tiré. Et c’est bien dommage. Car B. Traven n’est pas seulement un véritable écrivain au style direct, animé, moderne, dissimulant sa tendresse sous un humour sarcastique, c’est aussi quelqu’un qui a conservé jusqu’à la fin les convictions de sa jeunesse. Sauf que l’anarchiste, le radical, le révolutionnaire des années 1917 - 1921 (période de parution de la Revue Ziegelbrenner de Ret Marut) est devenu un homme plus mûr, moins dogmatique et plein de pitié. Et d’abord de pitié pour les Indiens si cruellement exploités du Chiapas. Et c’est pourquoi je considère que le coeur de son oeuvre mexicaine est constitué par ses romans du cycle de la caoba (Mahagoni en allemand, acajou d’Amérique en français).
Mais B. Traven a aussi ceci d’extraordinaire c’est qu’il n’a jamais cessé de s’entourer d’un mystère absolu concernant son identité et son passé. Il y a probablement d’autres écrivains qui ont cherché l’isolement ou l’incognito (on a actuellement l’exemple de Thomas Pynchon, l’auteur de V.) mais B. Traven est allé beaucoup plus loin. Il a caché jusqu’à la fin le secret de sa naissance (et de son véritable nom). Il a prétendu être de nationalité américaine déjà avant la première guerre mondiale. Au Mexique il se faisait passer en public pour son représentant sous le nom de Croves. Et ce n’est que sur son lit de mort qu’il a autorisé sa femme à révéler qu’il avait effectivement été, dans une autre vie, le révolutionnaire allemand Ret Marut. B. Traven a répété mille fois que seule comptait l’oeuvre et que l’auteur n’était rien. Qu’il était même malsain de s’intéresser autant à lui. Et pourtant je vais d’abord parler de son mystère avant d’évoquer son oeuvre. D’abord parce qu’il y a un fil évident qui lie sa première vie à sa deuxième. Et ensuite parce qu’on a souvent l’impression que certains de ses secrets résonnent discrètement dans nombre de ses écrits.
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.