Mon ami Istrati(10 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
C'est dans un village du Club Méditerranée (Pakostane peut-être?), à une époque où le Club avait encore des bibliothèques, où on allait au Club pour trouver la nature d'abord, une ambiance relax ensuite, l'amour aussi bien sûr, où l'on n'était quand même pas comme aujourd'hui soumis à un véritable stakhanovisme du sexe, GM voulant dire Gros Membre ou Gorge Moelleuse, à une époque donc, qui était encore pastorale et civilisée à la fois, que je suis tombé pour la première fois sur une histoire d'Istrati, Les Chardons de Baragan je crois. Et que je suis tombé immédiatement sous le charme de ce conteur oriental génial qui a eu le culot extraordinaire d'écrire directement en français alors que c'était une langue qu'il ne connaissait que depuis peu et qu'il gisait dans un hôpital à Lausanne, et avait un autre culot, celui de s'adresser directement à Romain Rolland qu'il admirait, culot bien payant d'ailleurs puisque celui-ci l'a guidé et soutenu ensuite, sans hésiter, et sans le connaître, sur la simple foi des épîtres qu'il en avait reçues.
Quand, au moment de commencer à rédiger cette note, j’ai cherché à me remémorer les histoires que conte Istrati, la première qui m’est venue spontanément à l’esprit est celle de Codine (voir : Panaït Istrati : La jeunesse d’Adrien Zograffi : Codine - Mikhaïl - Mes Départs - Le Pêcheur d’éponges, édit. Gallimard, Paris, 1968). Cet ancien forçat, devenu l’ami de l’enfant Adrien (le nom que prend Istrati dans son autobiographie romancée), un homme d’une stature monstrueuse, terreur de sa mère, une vieille harpie, qui lui refuse la vente d’un lopin de terre et qui, un jour, le tue de cette manière horrible : en lui versant pendant son sommeil, dans sa bouche ouverte, deux litres d’huile bouillante (dans mon souvenir il s’agissait même de plomb fondu. J’avais confondu avec la scène de torture mongole rapportée par Tarkovski dans son si admirable Andreï Roubeïev). D’ailleurs l’histoire de Codine a été elle-même transposée au cinéma, par André Colpi, en 1966. Et puis je me suis souvenu de l’histoire de Stavro, une histoire toute imprégnée du vice turc, ou faut-il dire grec, on ne sait plus (est-ce à Constantinople que les Turcs ont pris ce vice? Remonte-t-il à Socrate et aux anciens Hellènes ?).
Promenades littéraires, côté Occident
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.