Les trois versions de Lady Chatterley(10 pages) © Copyright bibliotrutt.com |
Je crois que nous avons tous lu l’Amant de Lady Chatterley dans notre jeunesse et, en bons Français, avons trouvé l’histoire de cette aristocrate vaporeuse et de son apprentissage sexuel avec un garde-chasse rustre (qui lui apprend des mots tels que con, couille et baiser) un peu ridicule. C’est probablement la raison qui fait que le film que Pascale Ferran a tiré de la deuxième version de ce roman (il y en a eu trois) n’a d’abord eu qu’un succès mitigé. Quand nous avons voulu le voir, Annie et moi, à Paris, après avoir lu une critique dithyrambique et lumineuse du film par Jacques Mandelbaum dans le Monde (décembre 2006) qui commençait par ses mots : « Un véritable miracle », il n’était projeté que dans une seule salle, à proximité de St. Germain des Prés, et la salle était loin d’être comble. Ce n’est que plus tard, après avoir été couronné de 5 Césars, en février 2007, que le film a enfin obtenu un succès largement mérité.
Pour Annie et moi ce fut tout de suite une évidence : Pascale Ferran avait réalisé un véritable chef d’œuvre. Tout était parfait. Le jeu des acteurs d’abord, merveilleuse Connie Chatterley (Marina Hands), si féminine, fragile, tendre, intellectuelle pourtant, capable de tenir tête à son cérébral mari, et puis découvrant progressivement, d’une manière si émouvante, son corps, celui de l’autre, leur sexualité. Admirable Hippolyte Girardot en Sir Clifford, maître des mines et de ses mineurs, mais diminué de corps, hautain, autoritaire et pourtant brisé. Et puis cet autre acteur parfaitement inconnu qui joue d’une manière si naturelle le rôle de ce garde-chasse, blessé lui aussi par un mariage raté, insociable, solitaire, à la tendresse cachée. Le rythme lent. La présence constante de la nature : arbres, fleurs, source, pluie (coulant sur les corps nus de nos amants). Une nature qui est le cadre et le miroir de la sexualité du couple. Photographie magnifique. Rythme lent. Dialogues affûtés. Et puis la progressivité, parfaitement rendue, dans l’apprivoisement réciproque de la châtelaine et du rustre. L’acte sexuel d’abord court et brutal, puis plus recherché, la découverte du plaisir chez elle, les mots qui lui viennent, à lui, le taiseux, les premiers gestes de tendresse, les caresses, les corps qui se dénudent, se découvrent, l’amour qui naît.
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Ingénieur - il faut bien vivre - je n'ai pas arrêté de voyager, pour mon travail, de par le monde.
Tout en ne cessant jamais de voyager, plus encore, par mes livres.
Adepte de littérature mondiale d'abord. Et puis comme cette littérature vous apprend que l'Homme est un (comme disait Etiemble), j'ai commencé à m'intéresser tout naturellement à ces sciences que l'on dit humaines et qui nous parlent de religions, de mythes, de folklore, d'ethnologie, de contes de fées, de langues et d'écritures. D'histoire aussi bien sûr.
Et cela fait maintenant presque vingt ans que j'en parle dans mon Voyage autour de ma Bibliothèque, mon premier site. Auquel j'ai joint un deuxième site, mon Bloc-notes, pour des découvertes plus actuelles.
Mais : « tes textes sont trop longs », m'ont dit mes amis.
« Trop de détails, trop de digressions ».
Ils voulaient probablement dire que je devenais trop pédant et que je les ennuyais. Alors j'ai coupé, élagué, re-rédigé, essayé de rendre mes textes plus lisibles, plus attrayants aussi par la typographie, et faciles à télécharger (en PDF qui a l'avantage de conserver les illustrations, notes de bas de pages et pagination ou e-pub pour ceux qui préfèrent ce mode pour leurs liseuses électroniques). Le résultat : ces Carnets d'un dilettante. Voilà. Je ne sais pas si j'ai réussi. Dites-moi ce que vous en pensez. Si vous en avez envie.